Ecologie de l’avifaune aquatique hivernante dans Garaet Hadj-Tahar (Numidie occidentale, Nord-Est de l’Algérie)
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2009
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Abstract
L’Algérie est riche en zones humides qui font partie des ressources les plus précieuses
sur le plan de la diversité biologique et de la productivité naturelle, elles jouent un rôle
important dans les processus vitaux, entretenant des cycles hy drologiques et accueillant une
flore importante, des poissons et des oiseaux migrateurs.
Les principales zones humides algériennes qui se situent sur les deux grandes voies de
migration du Fly-Way international de l’atlantique Est et de l’Algérie du Nord, jouent un
important, rôle de relais entre les deux obstacles constitués par la Mer Méditerranée d’une
part et le Sahara d’autre part pour la faune migratrice.
Les oiseaux d’eau constituent l’une des plus remarquables composantes faunistiques
des zones humides. Par ailleurs, la grande majorité des espèces de ce groupe représente une
belle illustration du phénomène de migration : chaque année, ces oiseaux procèdent à des
déplacements périodiques plus ou moins longs (jusqu’à plusieurs milliers de kilomètres) entre
leurs quartiers de nidification et ceux d’hivernage, à la recherche de conditions climatiques et
trophiques meilleures. Dans ce contexte, l’Algérie occupe parmi les pays du Paléarctique
occidental une place très privilégiée pour un grand nombre d’esp èces d’oiseaux migrateurs
qui empruntent la voie de migration occidentale de l’Ancien Monde. Il constitue, à la fois par
sa position sur cette voie, et par la grande diversité et surface des zones humides qu’il offre,
une importante étape d’escale pour les contingents qui hivernent au sud du Sahara. Il est en
outre une aire d’hivernage favorite et certaines espèces y trouvent leur limite méridionale de
distribution.
Parmi ces milieux, les plus connus à l’heure actuelle, sont ceux des complexes d’El
Kala et de Guerbes-Sanhadja, considérés comme exceptionnels, constituant l’un des
principaux réservoirs de la biodiversité du bassin méditerranéen. C’est d’ailleurs, quelques
uns des lacs et marécages d’El Kala qui ont permis à l’Algérie d’adhérer à la Convention de
Ramsar.
L’écologie des oiseaux d’eau, leur migration, leur hivernage et leurs rythmes
d’activités ont été largement étudiés dans plusieurs quartiers d’hivernage des rives nord
(GOSS-CUSTARD, et al., 1977 ; PIROT, et al., 1984 ; ALLOUCHE et al., 1989 ; ALMARAZ et AMAT,
2004 ). Au Sud de la Méditerranée, les études commencent à se concrétiser ( JACOB et
COURBET, 1980 ; GREEN et EL HAMZAOUI, 2000 ; HOUHAMDI et SAMRAOUI, 2001, 2002, 2003,
2008 ; HOUHAMDI et al., 2008, 2009 ; QNINBA et al., 2007 ; MAYACHE et al., 2008) jusqu’à
Introduction
l’heure actuelle, les études effectuées portent plus sur la reproduction (SI BACHIR et al., 2000 ;
RADI et al., 2004 ; SAHEB et al.,2006, SAMRAOUI et SAMRAOUI, 2007 ; SAMRAOUI et al., 2007)
et le régime alimentaire des oiseaux ( SI BACHIR et al., 2001 ; BOUKHEMZA et al., 2004).
De nombreuses études ont montré que la répartition des oiseaux d’eau était structurée
dans le temps et dans l’espace (RAVELING 1979, GULLESTRAD et al., 1984, ALLOUCHE et al.,
1990) et que le succès reproductif des Anatidés migrateurs dépendait largement des stratégies
d’hivernage et des ressources des quartiers d’hivernage et de transit ( KRAPU 1981, ANKNEY et
al. 1991, TAMISIER et al. 1995).
Les dénombrements assidus effectués sur les 03 années et portés sur l’ensemble des
oiseaux d’eau prennent toutes leurs significations dés lors que l’on cherche à connaître la
richesse potentielle (capacité d’accueil) d’un milieu aquatique, et que l’on veut analyser les
facteurs écologiques responsables des fluctuations des popu lations d’oiseaux d’eau. Le s
résultats doivent, à long terme, permettre de déterminer si l’évolution des milieux est
profitable à cette avifaune aquatique, et de montrer l’existence éventuelle d’une compétition
entre les différentes espèces qui colo nisent Garaet Hadj Tahar. Elle fait partie de l’éco
complexe de Guerbes-Sanhadja de la Numidie occidentale dont les plus importantes zones
humides particulièrement du point de vue superficie nous citons Garaet Béni M’Hamed (380
ha), Garaet Haouas (260ha) et Garaet Hadj Tahar (112ha) où les travaux scientifiques ne font
que commencer sur ce plan d’eau. Elle est un site d’hivernage pour un grand nombre
d’espèces d’oiseau d’eau principalement, les canards (de surface et plongeurs), la Foulque
macroule Fulica atra et un site de reproduction pour de nombreuses espèces d’oiseau x d’eau
comme le Canard Colvert Anas platyrhynchos, le Fuligule nyroca Aythya nyroca, l’Erismature
à tête blanche Oxyura leucocephala, la Foulque macroule Fulica atra, la poule Sultane
Porphyrio porphyrio, la poule d’eau Gallinula chloropus, le grèbe huppé Tachybaptus
ruficollis et le grèbe castagneux Podiceps cristatus.