Evaluation de l’azadirachtine (Neem-Azal et Huile de Neem) sur le développement et la reproduction chez Drosophila melanogaster (Diptera) : mécanismes d’action et action comparée.
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Date
2015
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Abstract
L’Huile de Neem et le Neem Azal, ont été utilisées, in vivo par application topique, sur
des nymphes nouvellement exuviées de D. melanogaster. Dans un premier temps, les deux
formulations commerciales ont été évaluées sur l’inhibition de l’émergence adulte, la
croissance pondérale et le suivi de la descendance. Le Neem Azal, a été testé, ensuite, en
traitement simple sur des biomarqeurs de toxicité, glutathion S-transférases (GSTs) et
catalase (CAT) mais aussi de reprotoxicité, les vitellogénines. Un traitement combiné Neem
Azal-20E est ensuite effectué afin de préciser l’action antagoniste de l’azadirachtine sur le
stress oxydatif et la reproduction.
L’Huile de Neem et le Neem Azal entraînent une inhibition de l’émergence adulte
avec une relation dose-réponse. Les doses d’inhibition (DI) DI25 et DI50 déterminées, grâce à
une régression non linéaire, sont de l’ordre de 0,68 et 1,17 µg pour l’Huile de Neem et de 0,59
et 1,10 µg pour le Neem Azal. Les intervalles de confiance déterminés révèlent que les deux
formulations ont une toxicité comparable. L’Huile de Neem et le Neem Azal perturbent le
développement de D. melanogaster en entrainant une diminution dans le poids des pupes dès
le second jour du stade nymphal. Les deux molécules présentent, également, un impact
négatif sur la descendance au cours de la première génération en réduisant le nombre
d’individus dans tous les stades de développement (œufs, larves, pupes et adultes). Cette
réduction de la fécondité et de la fertilité est observée pour les différents couples constitués,
après traitement des pupes, excepté pour le couple où seul le mâle provient d’un traitement à
la faible dose.
Le Neem Azal, testé à la DI25 et à la DI50, induit un mécanisme de détoxication qui est
dose-dépendant; en effet, une augmentation de l’activité spécifique des GSTs est enregistrée à
48 et 72 heures après traitement. Une induction du stress oxydatif, notée par l’augmentation
de la CAT est observée dès 24 heures avec une relation dose-réponse. Le Neem Azal (DI25, DI50), appliqué le jour de l’exuviation nymphale, perturbe, également, la vitellogenèse chez
les femelles adultes de D. melanogaster ; le contenu en vitellogénines, dans le corps gras et
les ovaires révèle une diminution dose-dependante, à 6, 12, 18 et 24 heures après émergence.
La 20 hydroxecdysone ou 20E exogène (0,25 et 0,5 µg) appliquée 24 ou 48 heures après le
Neem Azal, restaure les normes physiologiques des GSTs, de la CAT et des vitellogénines
aussi bien dans les corps gras que dans les ovaires.
La 20E semble donc compenser les effets dépressifs induits par l’azadirachtine chez
D. melanogaster. Ainsi, l’action antagoniste du pesticide sur les vitellogénines et le stress
oxydatif, deux processus contrôlés par la 20E, semble être confirmée.