LES MINERALISATIONS LIEES AU MAGMATISME TERTIAIRE DE LA REGION D’OUED AMIZOUR : GEOCHIMIE, GITOLOGIE ET ETUDE DES ISOTOPES STABLES
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Date
2019
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Les granitoïdes d’Oued Amizour ont été étudiés afin d'évaluer le rôle des processus
magmatiques dans la formation du grand gisement de Zn dans la région. L'étude de ces roches
révèle, de haut en bas, deux unités lithologiques distinctes : des roches volcaniques et des
roches subvolcaniques-plutoniques qui ont subi toutes les deux une altération hydrothermale.
Les roches volcaniques sont principalement des roches pyroclastiques, des andésites, des tufs
volcaniques et des andésites fortement altérées et bréchifiées. Les roches subvolcaniques plutoniques sont constituées de dykes ou sills microgranitiques, de granodiorites
métasomtisées et de granodiorites. La limite entre les deux lithologies est marquée par une
couche massive d'anhydrite d'environ 10 m d'épaisseur. La géochimie de ces roches montre
qu'elles sont de composition intermédiaire à acide et présentent des caractéristiques calco alcalines fortement potassiques à shoshonitiques. Les anomalies négatives en Eu, Sr et Nb et
l'enrichissement en LILE et en LREE observé dans toute la suite ignée indiquent que les
différentes roches volcaniques et plutoniques sont génétiquement apparentées. Les
observations géochimiques montrent également que ces granitoïdes sont de type I, formés
sous un régime géotectonique post-collisionnel pendant le Miocène, similaires à ceux décrits
dans la chaine alpine de l'Afrique du Nord.
La minéralisation principale sulfurée est constituée principalement de sphalérite et
schallenblende, et une minéralisation moins importante représentée par la marcassite, la
melnikovite, la galène et la pyrite ubiquiste. Le corps du minerai de sphalérite, avec une
épaisseur d'environ 20 à 30 m, est encaissé dans les andésites bréchiques hydrothermalement
altérée, entre la couche d'anhydrite et l’unité volcanique. Les phénomènes de remplacement,
la texture collomorphe et le remplissage des vides représentent les textures dominantes du
minerai qui indiquent un processus hydrothermal à percolation successives.
La composition isotopique du soufre (δ
34S) des sulfures (sphalérite, pyrite et chalcopyrite)
varient entre -7,2 ‰ et + 4,5 ‰ (n = 22 ; moyenne = -1,3 ‰), suggérant que les fluides
magmatiques ont joué un rôle majeur dans la formation du gisement de zinc d'Oued Amizour.
Cependant, les valeurs de δ
34S des sulfates (anhydrite et gypse) qui sont plus élevées,
comprises entre + 13,2 ‰ et + 20,6 ‰ (n = 10, moyenne = + 16,3 ‰), reflètent le mélange
entre le sulfate d'eau de mer Miocène et le soufre magmatique. Les mesures
microthermométriques des inclusions de fluides sur les minéraux de gangue anhydrite et
calcite donnent une température moyenne de ~ 200 °C et une salinité comprise entre 22,3 et
26,6% eq. NaCl. Les valeurs de δ
18OV-SMOW de la calcite de gangue varie entre +11,2 et + 20,2
‰ (n = 12, moyenne = + 16,7 ‰) et celles du δ
13C varie entre -3,7 et -11,0 ‰ (moyenne = -
7,8 ‰). Ces résultats confirment l'origine magmatique des fluides minéralisateurs, avec une
contribution marquante de l'eau de mer pour le dépôt de la minéralisation zincifère d’Oued
Amizour. Une faible valeur de δ13CPDB pourrait toutefois être attribuée à la contribution des
mudstones non consolidés et/ou du carbone magmatique. Les données observées sur le
gisement zincifère d’Oued Amizour montrent que la minéralisation appartient au groupe
VHMS avec une signature de type Kuroko.