Effet des pesticides sur la microflore des eaux dans la région du Nord-Est algérien. Biodégradation par les souches isolées
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Date
2016
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Abstract
Les pesticides sont les polluants majeurs des eaux superficielles, souterraines et des nappes
phréatiques. Du fait de leur toxicité et de leurs effets cancérigènes, ils représentent une
préoccupation majeure pour les autorités publiques et sanitaires. La restauration des sites
contaminés est possible par des techniques de dépollution biologique impliquant les
microorganismes (biodégradation microbienne). Cependant, la réussite des traitements dépend
à la fois des conditions physicochimiques du site pollué et des capacités de dégradation de la
microflore indigène.
Notre travail est fondé sur l’élaboration d’une collection de souches isolées à partir des eaux
superficielles polluées par les pesticides dans une région à vocation agricole (Ben M’Hidi Echatt) soumise à l’effet de pesticides pendant plusieurs années, et l’implication de ces
souches dans la biodégradation de deux pesticides (mancozèbe et méthomyl).
La pollution des eaux superficielles agricoles a été appréciée à travers plusieurs paramètres
physicochimiques. L'effet de la pollution par les pesticides sur la biomasse microbienne a été
déterminé. L'évaluation qualitative et quantitative la microflore microbienne a permis ensuite
de dresser un inventaire de souches microbiennes résistantes.
La biodégradation de deux pesticides par les souches sélectionnées a été étudiée en cultures
batch sous des conditions anéorobiques pendant une période de 120heures au cours de
laquelle, les cinétiques de croissance des souches testées ont été déterminées à travers
plusieurs paramètres chimiques et physiques. Le pourcentage de bioremédiation a été
également évalué à partir des extraits de cultures de 120 heures par chromatographie en phase
gazeuse.
L’analyse physicochimique des eaux analysées a montré que la plupart des paramètres
étudiés au cours de l’expérimentation, en particulier la conductivité électrique, les chlorures,
les nitrites, l’ammonium et le ratio DCO/DB05 dépassent les normes admissibles signalées
par les organisations mondiales. Une microflore importante composée de plusieurs espèces
bactériennes et fongiques dont les plus prépondérantes sont : Chryseomonas luteola,
Sténotrophomonas maltophilia, Serratia marcescens, Aspergillus niger Penicillium
citreonigrum.
Les cinétiques de croissance ont montré un bon développement et une tolérance de la plupart
des souches testées et une biomasse microbienne en augmentation durant toute la période
d'incubation, et ce, pour les deux pesticides étudiés. Les meilleurs résultats sont obtenus à
partir des cultures pures individuelles par comparaison à ceux des cultures mixtes en
consortium. Par ailleurs, les taux de pesticides disparus montrent que les souches:
Chryseomonas luteola, Aspergillus niger sont celles qui possèdent des pouvoirs de
biodégradation non négligeables avec des pourcentages respectifs de 56,36% et 54,03%,
lorsque le pesticide est ajouté aux cultures au début de la phase exponentielle. Les pics
majeurs et/ou mineurs révélés par les chromatogrammes lors de la disparition et la
transformation du pesticide laissent supposer la présence des mêmes métabolites secondaires.