L’IMPOSSIBLE RECONQUÊTE DES TERRITOIRES DÉSTRUCTURÉS CAS DE LA ZHUN D’EL BOUNI
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Date
2012
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Ildefonso Cerdá a défini la ville comme étant " la concentration d’édifices, d’infrastructures
techniques, de plantations réunis sur un territoire restreint et par la manière dont
s’établissent l’aménagement (…) la relation et le rapport entre eux ". Quant à Oriol Bohigas,
il a prétendu qu’ " une ville en miette est invivable " et s’associe à Henry Lefebvre et
Françoise Choay entre autres pour prétendre aussi que les formes urbaines ont un impact sur
le comportement des habitants.
Ces affirmations nous ont poussé à réfléchir sur les urbanisations récentes de la ville
d’Annaba qui malheureusement ne diffèrent pas de beaucoup de celles des années 1970
appelées communément ZHUN à quelques détails près propres aux techniques de construction
et aux modes de financement.
Le but essentiel de cette recherche est d’attirer l’attention des acteurs et intervenants multiples
dans l’acte de bâtir (politiques, hommes de l’art, élus, promoteurs immobiliers, usagers,
formateurs, administrateurs tous secteurs confondus) sur l’importance que revêt la forme
urbaine qu’on donnera dorénavant à nos villes et quartiers. Notre devoir est de léguer aux
générations futures des villes, des quartiers qui soient des lieux de sociabilité,
d’épanouissement et où il fait bon d’y vivre.
Il était alors question dans la présente recherche de l’entamer par une approche historique qui
nous a permis de comprendre les raisons de la pérennité des formes urbaines anciennes
compactes et la courte vie que fut celle des grands ensembles, emblèmes du mouvement
moderne cautionné par la charte d’Athènes qui prône la ville éclatée. Au début, ils furent
favorablement acceptés par les populations pour les rejeter par la suite au même titre que les
professionnels. Ces derniers préconisent alors un retour aux modèles de villes anciennes
compactes et proposent la reconversion des grands ensembles d’habitat collectif. Or ces
tentatives ont le plus souvent échoué en raison d’un certain nombre de contraintes impossible
à surmonter, les qualifiant ainsi de défectifs.
À l’instar de beaucoup de pays, l’Algérie à son indépendance a adopté le modèle urbanistique
moderne courant les années 1970 appelées sous le vocable de ZHUN, modèle jugé propice
pour répondre aux problèmes multiples que posaient l’exode rural et le gonflement des
populations urbaines dont la conséquence fut la prolifération des bidonvilles aux portes des
villes.
À Annaba quatrième ville du pays, on dénombre pas moins de six ZHUN érigées sur son
territoire dont El Bouni fut la première.
Vingt ans plus tard, la promulgation de la loi cadre 90/29 du 01/12/1990 relative à
l’aménagement et l’urbanisme a complètement refondu la manière de concevoir l’espace
urbain. Elle a instauré des outils de planification et de gestion urbaines à savoir le PDAU et le
POS.
En 1999, la ZHUN d’El Bouni a été couverte par une étude de POS dans le but de la
restructurer et d’en faire une ville. Tentative qui a échoué et s’est soldée par un simple
remplissage des espaces interstitiels résiduels accentuant ainsi le désordre urbain d’où
l’impossible reconquête des territoires déstructurés