Biodégradation des herbicides : cas du fluazifop-p-butyl
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Date
2010
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Abstract
Le fluazifop-p-butyl, qui présente un effet herbicide, est un xénobiotique toxique pour
l’environnement. Dans le but de trouver un schéma possible de bioremédiation, cette présente
recherche a été menée dans le but de tester, in vitro, sa biodégradation. Le fluazifop- p-butyl a
donc été utilisé comme unique source de carbone et d’énergie en présence d’un consortium
microbienne prélevé d’un sol longuement traité par cet herbicide. Un système biphasique
MBS/huile de silicone a été utilisé durant toute la période d’acclimatation de la biomasse
microbienne. L’utilisation de cette phase tampon a pour objectif de lever, d’une part,
l’inhibition par excès du xénobiotique et d’autre part, elle a permis d’augmenter sa solubilité
dans la phase organique compte tenu de sa très faible solubilité dans l’eau (1 mg /l). Les
batchs ont été conduits à 30°C avec une vitesse d’agitation de 190 rpm. La fermentation a été
suivie par mesure de la densité optique, la détermination du poids sec et l’évolution du pH du
milieu. Le pouvoir émulsifiant ainsi que l’hydrophobicité du consortium sélectionné ont
également été étudiés.
Les résultats obtenus après une période d’acclimatation du consortium de plusieurs mois (une
année) ont révélé par le biais des mesures de DO, les mesures du poids sec, une forte
adaptation de celui-ci au fluazifop-p-butyl, utilisé comme unique source de carbone et
d’énergie. L’utilisation du système biphasique a permis, non seulement de lever l’inhibition
due au substrat, mais il a également permis une meilleure assimilation du xénobiotique
comparée à celle obtenu en système monophasique (milieu minéral). L’étude microbiologique
a permis d’identifier une seule souche capable d’utiliser l’herbicide comme unique source de
carbone. Il s’agit de l’espèce Aeromonas hydrophila. Cette souche bactérienne exhibe une
forte hydrophobicité ainsi qu’un pouvoir émulsifiant vis-à-vis du xénobiotique.
Les conditions expérimentales utilisées au cours de cette étude ont permis, une fois de plus, de
révéler l’efficacité de la phase organique dans la biodégradation du fluazifop-p-butyl et ceci
en réduisant la période d’acclimatation du consortium sélectionné.