Potentialités aquacoles de la lagune Mellah à travers la connaissance du chaînon de la macrofaune benthique
No Thumbnail Available
Date
2012
Authors
Journal Title
Journal ISSN
Volume Title
Publisher
Abstract
La lagune Mellah est une partie intégrante du Parc National d’El-Kala et exploitée de
façon traditionnelle. Le besoin économique et le contexte écologique de la lagune en tant que
partie intégrante de la zone humide, ont valorisé cette étendue restreinte. La lagune
communique avec la mer par un chenal long et étroit sujet au colmatage progressif réduisant
les échanges avec le littoral adjacent. L’objectif de cette étude est de décrire les potentialités
aquacoles de la lagune Mellah à travers la connaissance du chaînon de la macrofaune
benthique, compartiment fonctionnel important en raison de sa position intermédiaire dans les
réseaux trophiques.
Le Mellah est soumis essentiellement aux influences climatiques et tidales malgré
l’étranglement du chenal. En raison de la faible profondeur et des turbulences des eaux, les
facteurs physico-chimiques sont souvent homogènes. Par ailleurs, la lagune se comporte
comme un bassin de dilution, contrairement à la majorité des lagunes méditerranéennes.
L’étude qualitative et quantitative de la macrofaune benthique au cours d’un cycle (Juillet
2008 – Juin 2009) à travers cinq stations réparties selon un choix raisonné, a montré que le
Mellah renferme des abondances (en moyenne 2100 ind.m
-2) et des biomasses (en moyenne
3,48 g.m-2 en PS et 2,52 g.m-2 en PSLC) faibles en comparaison avec la majorité des lagunes
méditerranéennes, et ce malgré les cinquante espèces recensées. Cette situation pourrait être
en relation directe avec l’état de colmatage du chenal, réduisant ainsi le renouvellement des
eaux de la lagune induisant alors un certain confinement du milieu.
Par ailleurs, il faut rappeler que la macrofaune benthique constitue souvent une proportion
non négligeable dans le régime alimentaire de plusieurs espèces de poissons, notamment en ce
qui concerne les jeunes stades de développement. Ces derniers choisissent les écosystèmes
paraliques (eutrophes) pour un développement optimal. Dans ce contexte, sur le plan
quantitatif la macrofaune benthique de la lagune Mellah contrairement à la plupart des
lagunes méditerranéennes, offre des densités et des biomasses faibles. En effet, la
caractéristique admise des milieux lagunaires comme étant très productifs n’a pas été
convaincante en ce qui concerne la macrofaune benthique du Mellah, malgré le rôle de ce
compartiment dans les flux trophiques dans ces biotopes. Cette situation, ce n’est qu’une des
conséquences de l’état actuel de l’étranglement du chenal de communication avec la mer qui
n’a pas été aménagé depuis 1988.