LES INDICES DE FER DE DJEBEL HAD ET M'TAGUINAROU NORD (SUD DE TÉBESSA) : GÉOLOGIE, GÉOCHIMIE, MINÉRALOGIE ET CONTEXTE STRUCTURAL
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Date
2022
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Abstract
Cette étude, multi-échelles et via plusieurs techniques, concerne la caractérisation
des oxy-hydroxydes de fer dans deux types d'indices de fer et de leurs encaissant. Le choix des sites
d’études s’est porté sur un indice de fer sédimentaire (Djebel Had, Thélidjène) et un indice de fer
hydrothermale/supergène (M’Taguinarou Nord, El Ma Labiod). Ces deux indices ferrifères, situés
au Sud de Tébessa, font partie des Monts de Nemenchas (Atlas Saharien Oriental) et sont associés
au domaine des diapirs.
Dans l'optique d'y apporter notre contribution, cette thèse vise trois principaux objectifs : (1)
déterminer la genèse de la minéralisation ferrifère dans les deux indices ; (2) identifier les
paramètres de formation des minéralisations ferrifères pour comprendre leurs origines et (3)
proposition d’un modèle génétique, pour expliquer la genèse de la minéralisation ferrifère dans
chacun des indices.
L’indice de Fer oolitique de Djebel Had est une formation de fer sédimentaire stratiforme. Sur la
base de nos observations, La minéralisation se présente sous forme de couches de minerai de fer
oolithique et de marnes ferrugineuses intercalées au sein de marnes gypsifères de l’Éocène moyen.
Les oolites plus ou moins arrondies (100µ à 2.0 mm), sont dominées par la goethite, la limonite et
l'hématite, avec des traces de magnétite et de piémontite. Les grains à surface extérieure lisse,
exceptionnellement friables, sont liés par une matrice argilo-ferrugineuse incrustée dans un ciment
siliceux-calcitique. On y enregistre une teneur élevée en fer total, dominée principalement par les
hydroxydes de fer (FeO(OH). Une grande partie du fer y est présente sous forme de goethite. Il
s'agit là d'une caractéristique commune des oolithes riches en fer d'origine nord-africaine. Il est à
noter que l’absence des chlorites stipule que la minéralisation ferrifère n’est pas d’origine détritique,
mais les teneurs très faibles, en oxydes de Ti et Al, optent pour une provenance chimique. Les
données analytiques convergent vers des conditions ferrugineuses développées dans une marge du
plateau continental, potentiellement restreinte/semi-restreinte où le redox du fond marin était
sensible aux cycles alternés de changement du niveau marin. Nous proposons un nouveau
mécanisme pour la formation du minerai de fer oolithique de cet indice : Il est associé à une
eutrophisation des eaux de surface, à une anoxie des eaux de fond favorisée par l'élévation du
niveau marin et à l'altération des roches riches en phosphates et en fer. L’enrichissement en P et en
Ce, associé à des conditions de dépôt redox reconstituées et à la minéralogie des sédiments, suggère
que la production d'une biomasse intense a stimulé la désoxygénation des eaux de fond et le dépôt
de la minéralisation ferrifère oolithique sous une colonne d’eau ferrugineuse.
L’indice de fer M'Taguinarou Nord renferme une minéralisation polymétallique et ferrifère (Fe-Zn Cu), encaissée dans des calcaires turoniens. Elle se manifeste en amas métriques de goethite, et
d'hématite et également en veines centimétriques de smithsonite, de malachite et d'azurite. La
genèse de cette minéralisation est clairement polyphasée et résulte des processus supergènes
superposés à des phases hydrothermales où la mise en place des diapirs triasiques a probablement
généré la circulation des fluides hydrothermaux à travers la série sédimentaire et l'altération des
calcaires turoniens a donné lieu à la formation du minerai primaire hydrothermal composé de
carbonates de fer (sidérite). Plusieurs épisodes de soulèvement ont affectés la minéralisation et les
roches encaissantes, générant la genèse d'un assemblage polymétallique supergène (goethite,
malachite, azurite, quartz et calcite). Dans cet indice, les oxy-hydroxydes de fer sont,
RESUMES
principalement, observés sous forme de structures fibreuses, de stalactites, de stalagmites et de
mamelons (Botroydale). L’hématite y a précipité en premier, suivie rapidement par la goethite, la
limonite et la smithsonite. On y note l’absence totale des traces de sidérite. Par la suite, la
malachite, l'azurite et la calcite se sont formés sous forme de veines millimétriques recoupant les
calcaires encaissants.