PÉTROGÉOCHIMIE ET MINÉRALISATION DES ROCHES IGNÉES DE LA RÉGION DE JIJEL : IMPLICATION GÉODYNAMIQUE ET ORIGINE DES FLUIDES MINÉRALISATEURS
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Date
2019
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L’activité magmatique miocène du nord-est de l’Algérie, qui s’est développée au sein
de la chaîne des Maghrébides, est à l’origine de la mise en place d’importants gîtes
métallifères. Dans la région d’El Aouana, cette activité est marquée par la mise en place de
roches volcaniques (dacites, andésites, roches pyroclastiques et tufs) et de roches
subvolcaniques (microdiorites et microgranodiorites). Ces roches ont été mises en place au
sein des flyschs crétacés, oligo-miocènes et sédiments miocènes post-nappes. Deux
principales unités magmatiques peuvent être distinguées : (1) une unité volcanique inférieure
composée surtout de pyroclastites et comporte les minéralisations de l’Oued El Kebir et de
Bou Soufa et (2) une unité volcanique supérieure représentée par des alternances de coulées
andésitiques, de pyroclastites et de dômes andésitiques. Les andésites sont composées de
phénocristaux de plagioclase, d'amphibole et de pyroxène dans une mésostase microlithique.
Les dacites sont plus riches en plagioclase avec de rare minéraux ferromagnésiens souvent
altérés. Les microdiorites sont généralement à hornblende, plagioclase, pyroxène et rare
biotite dans une mésostase microcristalline. Ces formations sont le plus souvent affectées par
une altération hydrothermale. Les résultats géochimiques des roches les moins altérées
montrent une affinité calco-alcaline avec un caractère type-I. Elles présentent un
enrichissement en éléments lithophiles à grand rayon ionique (LILE) et en éléments de terres
rares légères (LREE) par rapport aux éléments à champs électrostatique élevé (HFSE) et aux
éléments de terres rares lourds (HREE). Les anomalies négatives en Nb, P et Ti témoignent
d'un magma de zones de subduction. Les observations de terrain, les données pétrographiques
et géochimiques montrent que les granitoïdes miocènes d'El Aouana ont été mis en place dans
un environnement post-collisionnel. Ces roches sont similaires aux granitoïdes métalumineux,
post-collisionnels de l'Algérie du nord considérés comme dérivés d'une source mantellique
métasomatisée suite au processus de 'slab break-off' sous la marge nord-africaine.
Les roches ignées d’El Aouana, en l’occurrence les dacites, encaissent une
minéralisation polymétallique au niveau de l’Oued El Kebir et au niveau de l’unité inférieure
de Bou Soufa. La morphologie de la minéralisation principale est de type ‘amas sulfurés’
d’ordre économique, surmontant une zone de stockwork à pyrite, chalcopyrite et quartz.
L’existence des différentes textures telles que la texture collomorphe et la texture rubanée a
été prouvée. Ces minéralisations sont séparées de l’encaissant par une zone à minéraux
d’altération hydrothermale de nature argileuse. L’étude métallographique des minéralisations
d’Oued El Kebir a permis de déterminer des associations paragénétiques globales à pyrite chalcopyrite-sphalérite-galène-marcassite-cuivre gris et barytine. Deux stades principaux de
minéralisations peuvent être définis : un stade précoce à pyrite-chalcopyrite-cuivre gris et un
stade polymétallique marqué par l’association galène-chalcopyrite-sphalérite suivie par le
dépôt de la barytine. L’étude métallographique montre que c’est une minéralisation à
caractère épigénétique de type VHMS. L’origine des fluides serait une origine magmatique,
comparable à celle des minéralisations limitrophes d’Oued Amizour (Béjaia).