LES PHOSPHATES DU NORD DE TÉBESSA (DYR ET EL KOUIF) : ÉTUDE SÉDIMENTOLOGIQUE, GÎTOLOGIQUE ET GÉOCHIMIQUE
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Date
2017
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La région de Tébessa appartient à l’Atlas Saharien oriental. Elle comprend plusieurs
gisements et indices de minerais de phosphates. Ces substances utiles, d’origine marine, se
sont formées au cours du Paléocène Supérieur – Eocène Inferieur au niveau de Tébessa Nord
(Dj. El Kouif, Dj. Dyr et Tazbant) et à Tébessa Sud, qui sont représentées par le gisement de
Kef essenoun (Dj. Onk). Cette étude a le but essentiel de comparer les parties nord et sud de
Tébessa sur le plan pétrologique, sédimentologique, gitologique et géochimique. Ces minerais
de phosphates sont le plus souvent, constitués par des grains d’origine fécale, essentiellement
des pellets, des coprolithes et des bioclastes phosphatisés. Une relation inverse a été notée
entre l’épaisseur des minerais de phosphates et les niveaux dans lesquels ils sont encaissés. A
Tébessa Nord, l’encaissant est épais intercale des niveaux des minerais de phosphates à faible
épaisseurs cependant ces minerais à Tébessa Sud montrent une couche épaisse à faible
intercalations de l’encaissant, ce sont les minéralisations à intérêt économique (couche
principale de 25 à 30 m et teneurs élevés en P2O5).
L’étude pétrographique à Tébessa Nord traduit une évolution dans les conditions de mise en
dépôt ; d’un milieu peu profond vers un milieu plus oxygéné à tendance parfois à l’émersion.
L’enrichissement en glauconie en particulier, dans la couche principale à Tébessa Sud,
favorise l’installation des conditions confinées à tendances réductrices. L’étude
granulométrique a permis de constater le mauvais classement des particules dans les
phosphates du Tébessa Nord et à un degré moindre à Tébessa Sud. Les graphes des
probabilités montrent que le mode de transport pour les phosphates du nord et du sud du
Tébessa se fait essentiellement par saltation et suspension.
L’étude géochimique, déterminant l’abondance des éléments majeurs, en traces et terres rares,
a mis en évidence une évolution des conditions de redox dans les deux parties nord et sud du
bassin de Tébessa. En effet, les phosphates du nord se sont formés dans des conditions sub oxiques à oxiques en mer ouverte avec le Téthys, tandis que les phosphates du Sud en
particulier, ceux de la couche principale sont formés dans un environnent semi-réducteur à
sub-oxique. L’ensemble des résultats permettant de conclure que les phosphates de Tébessa
Nord sont autochtones tandis que ceux du sud sont allochtones (remaniements).