Eutrophisation, cyanobactéries et cyanotoxines : identification des risques et gestion du plan d’eau Zit-Emba (Wilaya de Skikda)
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Date
2018
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Abstract
Cette étude vise à caractériser les eaux du barrage Zit-Emba, par le dosage des paramètres
physico chimiques de l’eau, à identifier et à dénombrer les cyanobactéries et à doser les
microcystines, ensuite à rechercher l’influence de certains paramètres environnementaux sur la
dynamique spatio-temporelle des cyanobactéries par l’application de tests statistiques.
L’échantillonnage est réalisé, selon un pas mensuel dans les eaux de surface de la retenue (4
stations de prélèvement), avant et après traitement des eaux (2 stations) et selon un pas
saisonnier dans la colonne d’eau (5 profondeurs).
Les valeurs de chlorophylle a enregistrées dans les eaux de surface du barrage Zit-Emba
placeraient ce plan d’eau dans la catégorie mésotrophe à eutrophe. Parmi les sept genres
identifiés, cinq sont reconnus potentiellement toxiques : Microcystis, Woronichinia,
Dolichospermum, Planktothrix et Oscillatoria.
Les cyanobactéries montrent des densités moyennes mensuelles de moins de 2000 cell/mL
seulement en février, mars et avril, ce qui classerait ces eaux à un niveau d’alerte 1 durant le
reste de l’année. Les valeurs de l’abondance les plus élevées sont rencontrées au printemps pour
Planktothrix et en été et en automne pour Microcystis, Woronichinia, Dolichospermum, et
Oscillatoria. La microcystine LR est présente à longueur d’année à des teneurs comprises dans
l’intervalle [0,04 ug/L – 5,74 ug/L] ; C’est toutefois en octobre que des teneurs de l’ordre de
1,98 ug/L, 1,29 ug/L et 5,74 ug/L sont enregistrées au niveau des stations S1, S2 et S4
respectivement
Le premier axe de l’ACP explique 39,78% de la variation totale ; il est corrélé positivement
avec les variables T (r=0,92 ; cos²= 0,85), Chl-a (r=0, 91 ; cos²= 0, 84), PO4 (r=0,74 ; cos²=
0,56), DC (r=0,71 ; cos²= 0,50), MES (r=0,65 ; cos²= 0,43) et NH4 (r=0,61 ; cos²= 0,37) ; cet
axe est, toutefois, faiblement corrélé avec NO2 (r=0,48 ; cos²= 0,23) et Mc-LR (r=0,40 ; cos²=
0,16). Cet axe est, par ailleurs, négativement corrélé avec la DO (r = -0,72 ; cos²= 0,53), Trans
(r = -0,66 ; cos²= 0,44).
Dans la colonne d’eau les cyanobactéries comptabilisent en été et en automne des
proportions de l’ordre de 52 et 31% respectivement. Cette abondance baisse avec
l’augmentation de la profondeur; Nous notons, en effet, que 57% de la densité globale sont
rencontrés en surface, contre 29% à -5m, 10% à – 10m, 3% à -15m et seulement 1% à -20m.
Cette observation est confortée par les résultats du test statistique (Kruskal-Wallis) qui montrent
une différence hautement significative (p≤0,00) entre les densités rencontrées à différentes
profondeurs. Il est, par ailleurs, noté que l’écart entre les densités de surface et celles des
profondeurs est plus important en été et en automne.
Dans les eaux traitées, il est utile de signaler la relative forte présence, en février, de
Microcystis (51 cell/mL), Woronichinia (217 cell/mL) et Oscillatoria (11 cell/mL) qui à eux
trois font 279 cell/mL, soit plus que la densité requise dans les eaux brutes correspondant au
seuil 1 d’alerte ; En termes d’élimination des cyanobactéries, le manque d’efficacité du
processus de traitement de potabilisation des eaux demande un suivi régulier des communautés
de cyanobactéries et des cyanotoxines aussi bien dans les eaux brutes que dans les eaux traitées.