Les mycorhizes du chêne liège (Quercus suber L.) dans l'extrême Nord-est algérien et recherche d'un substrat de culture pour une production optimale en pépinière
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Date
2018
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Les subéraies du Nord-est algérien sont dans un état de dépérissement accentué, leur
régénération naturelle est difficile suite à une série de contraintes et aléas. Il est donc nécessaire
d’intervenir pour leur mise en valeur par des reboisements à base de plants de chêne liège (C. liège)
de bonnes qualité et de reprise sur le terrain.
Ce travail vise d’une part, la recherche d'un substrat de culture adéquat préparé à partir de matériaux
locaux pour la production de plants de C. liège conformes aux normes communément admises,
d'autre part, le piégeage et l’exploration de la communauté ectomycorhizienne associée aux plants
de cet arbre élevés en pépinière sur de l’humus forestiers provenant de quatre subéraies différentes
du Nord-est algérien. Enfin un essai d'inoculation contrôlée du C. liège avec le champignon
mycorhizien Pisolithus tinctorius sous différentes formes a été tenté.
Pour répondre au premier objectif, quatre matériaux ont été testés, soient le granulé de liège,
l’écorce de pin, le noyau d’abricot et le grignon d’olive, utilisés comme aérateurs mélangés à de
l’humus forestier. L'expérience a été réalisée en conteneurs WM et soumises aux conditions d’une
pépinière forestière. L’influence des substrats de culture sur les plants de C. liège a été évaluée par
la mesure des paramètres de croissance de ce dernier, l’estimation de son statut mycorhizien et de
la composition spécifique et fonctionnelle de la communauté fongique ectomycorhizienne qui lui est
associée, caractérisée morpho-anatomiquement.
Les résultats obtenus, permettent de conclure que les plants cultivés dans les substrats à base de
granulés de liège et d’écorce de pin présentent les meilleures performances qui s’expriment par une
meilleure croissance en hauteur et un meilleur diamètre au collet d’où un meilleur rapport H/D, ainsi
que par une plus forte teneur en chlorophylle. Le substrat à base de granulés de liège offre en
revanche les meilleures biomasse racinaire, colonisation mycorhizienne et richesse spécifique.
L’étude menée sur la communauté mycorhizienne associée au C. liège élevé durant 15 mois sur
différents sols forestiers permet de déduire que ce dernier s’associe symbiotiquement à 16
champignons ectomycorhiziens différents appartenant à plusieurs familles et caractérisés par
différents modes d’exploration du sol. Les modes d'exploration à courte et à moyenne distance étant
les plus représentés. En associant ces modes d’exploration, le C. liège au stade pépinière, assure
l’équilibre entre les coûts en carbone et les apports en éléments minéraux. La structure de la
communauté mycorhizienne reste variable en fonction des provenances des sols.
Enfin l''inoculation contrôlé de P. tinctorius n'a aboutit qu'avec les spores mélangées directement au
substrat, elle a engendré la formation d'un morphotype conforme à celui du champignon inoculé et
a amélioré légèrement certains paramètres de croissance du C. liège.
D'autres essais sur la sélection des substrats et leur caractérisation, sur l'identification moléculaire
des morphotypes ectomycorhiziens décrits, sur la mycorhization contrôlée devraient être poursuivies
pour obtenir des plants de bonne qualité permettant des reboisements réussis