« Ecologie Parasitaire du Hérisson d’Algérie Atelerix algirus (Lereboullet, 1842) dans le Nord-est Algérien ».
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Date
2020
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Abstract
Nous nous sommes appuyés sur le statut d’urban adapter du hérisson d’Algérie Atelerix
algirus pour évaluer et monitorer la biodiversité et la dynamique ectoparasitaire de l’espèce
face à l’anthropisation de son milieu naturel. L’étude qui en découle a été réalisée d’avril
2017 jusqu’à mars 2019, où nous avons pu capturer un total de 98 hérissons (42 mâles et 56
femelles) dans deux localités du nord est algérien : la localité de Berrihane dans le Parc
National d’El Kala et la localité de Séraidi dans le massif forestier de l’Edough, différentes
d’un point de vue altitude, végétation et degré d’urbanisation. Nous avons d’abord étudié
quelques données bio – écologiques de l’espèce hôte à travers l’analyse spatio – temporelle
des captures, associées aux données morphométriques des spécimens capturés. Nous avons
également décris la typologie des ectoparasites, analysé l’interaction facteurs abiotiques -
infestation parasitaire, et caractérisé le potentiel vectoriel d’Atelerix algirus.
Les résultats obtenus confirment que la localité mixte de Berrihane reste l’habitat
préférentiel du hérisson d’Algérie et ce malgré son anthropisation accélérée, puisqu’elle
comble tous les besoins vitaux de l’espèce. Les résultats montrent également que l’hôte est
infesté par 04 espèces de tiques : Rhipicephalus turanicus, Rhipicephalus bursa, Ixodes
hexagonus et Hyalomma marginatum, et 03 espèces de Siphonaptères : Archaeopsylla
erinacei, Ctenocephalides felis et Ctenocephalides canis, confirmant ainsi la tendance
d’Atelerix algirus à s’urbaniser. L’analyse des sites préférentiels de fixation des tiques sur le
corps des hérissons révèle une dépendance avec la morphométrie des pièces buccales des
tiques, permettant de tirer profit des zones richement vascularisées. En revanche, nos résultats
confirment le caractère nidicole des Siphonaptères davantage attachés au nid de reproduction
et d’hibernation de l’espèce.
Nous avons comptabilisés au total 1353 ectoparasites (807 puces et 546 tiques). L’analyse des
dynamiques parasitaires montrent d’une part, une forte prévalence des Siphonaptères par
rapport aux tiques, ce qui n’est pas sans conséquences sur l’émergence de risques sanitaires
potentiels, et d’autre part, une forte corrélation entre indices parasitaires et facteurs abiotiques,
particulièrement dans la localité de Berrihane, qui affiche des valeurs élevées dans les indices
parasitaires comparativement aux données antérieures. Ces résultats confirment la tendance à
l’anthropisation de l’espèce, et laisse envisager l’évolution de son statut d’Urban adapter vers
celui d’urban exploiter.