HYDROBIOLOGIE ET ICHTYOLOGIE DE QUELQUES ÉCOSYSTÈMES AQUATIQUES DU SAHARA SEPTENTRIONAL ALGÉRIEN (ALGÉRIE NORD-EST)
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Date
2016
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Abstract
Le présent travail est une contribution à l’étude hydrobiologique et ichtyologique de 4 lacs
salés permanents de la région d’Oued Righ et d’Ouargla (lac Ayata, lac Mégarine et lac Témacine et
lac Hassi Ben Abdallah). Il a pour objectifs de recueillir une somme de données permettant la gestion
de ces milieux. Différents aspects ont été abordés: la physicochimie et la bactériologie des eaux, ainsi
que la description de la faune zooplanctonique, ichtyologique et malacologique.
L’analyse mensuelle de treize facteurs physico-chimiques a été effectuée entre août 2009 et
mars 2010 dans les lacs Ayata, Témacine et Mégarine. L’analyse des données montre que Mégarine
est le plus salé avec une valeur maximale de 35,00 ± 0,28 g.L-1
. Ayata et Témacine sont saumâtres salés. La température de l’eau est similaire dans les trois lacs et varie entre 15,70 ± 0,28 et 34,25 ±
0,35 °C. Le pH est alcalin et varie entre 7,23 et 8,05. L’oxygène dissous est faible avec un maximum
de 4,52 ± 0,17 mg.L-1
, soit 50,51 % de saturation à Témacine. Les trois lacs sont fortement minéralisés
avec une dominance de chlorures, de sulfates et de calcium. Globalement, le climat, les apports en eaux
des nappes souterraines, les sols adjacents et les systèmes d’évacuation artificiels placés dans les lacs
Ayata et Témacine sont les principaux facteurs contrôlant le fonctionnement physico-chimique de ces
écosystèmes.
L’analyse bactériologique des eaux a montré la présence de Clostridiums, Eschirichia coli, de
Streptocoques et de Salmonelles. Ces bactéries se développent différemment entre les 4 lacs et sont
particulièrement présentes en période estivale.
La diversité et les variations spatiotemporelles du zooplancton ont été suivies entre février et
septembre 2008 dans les 4 lacs en même temps que 4 paramètres physico-chimiques (T°C, salinité, pH
et conductivité). Au total 11 espèces ont été inventoriées dont 4 taxons considérés nouveaux pour le
Sahara, l’Algérie ou l’Afrique; un copépode Calanipeda aquaedulcis et 3 ostracodes: Sarscypridopsis
aculeata, Heterocypris salina et Amnicythere sp. Les copépodes sont le groupe dominant avec 5
espèces ; Arctodiaptomus salinus et Cletocamptus retrogressus sont les plus fréquents. Le lac Ayata est
le plus riche avec 10 espèces. Les rotifères sont représentés par Branchionus plicatilis qui est
intéressant pour l’aquaculture.
L’inventaire et la biogéographie des poissons du Sahara algérien montrent que 19 espèces
autochtones, dont 4 endémiques, ont été citées dans la littérature. Le Bas Sahara est la région la plus
riche avec 80 % des espèces. L’échantillonnage effectué dans la présente étude a montré la présence
de 4 espèces entre les 4 lacs considérés : Coptodon zillii, Hemichromis leutorneuxi, Aphanius fasciatus
et Gambusia holbrooki. Le poisson-chat semble avoir disparu de ces milieux.
Trois espèces de gastéropodes vivants ont été identifiées dans nos lacs: Mercuria saharica,
Hydrobia brondeli et Melanoides tuberculata, espèce vectrice de parasites dangereux. Hydrobia
brondeli est la plus abondante.
Ces résultats montrent que les lacs considérés méritent un statut de protection et ne peuvent
pas être utilisés pour une quelconque forme d’aquaculture.