Analyse bioéconomique de l’exploitation du denté du Maroc Dentex maroccanus (Valenciennes, 1830) des côtes de l’Est algérien: biologie, dynamique et socio-économie
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Date
2016
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Un total de 1725 spécimens de Dentex maroccanus échantillonné de deux localités
de l’Est algérien, entre juin 2011 et mai 2012, a été examiné pour une étude morphologique,
biologique et bioéconomique.
Des différences morphologiques significatives existent entre les mâles et les
femelles. Cependant, les valeures du coefficient de différence (CD < 0,67) ne montrent pas de
variations pour les caractères numériques entre les sexes, ni entre les sites. La valeur globale
de sex-ratio est 1:0,9 en faveur des femelles. La période de reproduction s’étend de mai à
septembre et la taille à la première maturité sexuelle est de 14,4 cm LT chez les femelles et de
15,1 cm LT chez les mâles. Les valeurs de l’accroissement marginal des écailles indiquent la
formation d’un seul anneau d’arrêt de croissance par an (en juin). Sept classes d’âge sont
identifiées chez les femelles et huit chez les mâles et la croissance a bien été décrite par le
modèle classique de Von Bertalanffy. La relation taille-poids éviscéré montre une croissance
d’allométrie majorante chez les deux sexes. Le coefficient de vacuité digestive moyen est de
23,12 %, soit 22,42 % chez les femelles et 21,87 % chez les mâles. Dentex maroccanus se
nourrit principalement de crustacés (% IRI = 77,82 %) et de poissons (% IRI = 21,31). Les
autres proies (mollusques et annélides) sont ingérées accidentellement (% IRI = 0,85 et 0,004
respectivement).
Les enquêtes de terrain indiquent qu’à Jijel, les coûts nécessaires pour créer un
emploi dans le domaine de la pêche au chalut sont proches à ceux estimés à El Kala (2000000
DA environ). L’effort de pêche annuel moyen et les coûts totaux estimés à Jijel sont moins à
ceux d’El Kala, mais le rendement et les revenus ne sont pas différents. Les patrons pêcheurs
interrogés des localités discernées pensent pareillement à l’état dégradé de la ressource
halieutique, aux causes principales de sa dégradation ainsi que sur la nécessité d’impliquer
toutes les parties prenantes de l’écosystème marin à sa gestion.
Les valeurs retenues des paramètres d’exploitation ne varient pas considérablement
entre les sites considérés. L’APV a révélé que les poissons ayant une taille inférieure à 15,5
cm à Jijel et 14 cm à El Kala (immatures), sont les moins ciblés par la pêche. Cependant, les
efforts actuels calculés pour les deux sites (Fact Jijel = 0,64; Fact El Kala =0,73) expriment que le
stock de D. maroccanus est sous-exploité à Jijel et surexploité à El Kala. Les
recommandations proposées concernent l’augmentation de l’effort de pêche de 275 % à Jijel
et le diminuer de 58,9 % à El Kala, pour une pêche durable et une ressource conservée