Etude des Blattellidae (Dictyoptera) : Essais Toxicologiques, Synergie et Résistance aux Insecticides et aux Biopesticides
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Date
2013
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Les blattes, insectes dictyoptères, sont apparues sur terre il y a plus de 400 millions
d'années. Insectes très résistants, ils se sont adaptés à tous les milieux. Plus de 4000 espèces
de blattes sont connues à ce jour et un certain nombre d’entre elles sont considérées comme
nuisibles.
Dans la première partie de ce travail, nous avons dressé un inventaire faunistique des
principales espèces de blattes que l’on pouvait rencontrer dans les milieux forestiers et
domestiques de l’Est–Algérien. Ce type d’étude n’avait jamais été entrepris en Algérie. Nous
avons pu identifier trois espèces de blattes forestières, Loboptera decipiens, Ectobius
kervillei et Ectobius sp. L. decipiens abonde dans les forêts de chêne-liège et d’Eucalyptus du
littoral alors que les populations d’Ectobius occupent plus les forêts de moyenne et haute
montagne. Concernant les blattes domestiques, notre étude nous a permis de recenser
l’existence de quatre espèces : Blattella germanica (espèce dominante), Periplaneta
americana, Blatta orientalis et Supella longipalpa.
La deuxième partie de ce travail porte sur l’étude bioécologique de L. decipiens qui
est une blatte dont on ne connaît que très peu de choses. L’analyse physicochimique de la
litière montre que cet insecte participe activement à la décomposition primaire du sol. Dans
les conditions de laboratoire, nous avons montré que le taux d’éclosion des oothèques est
d’environ 48%. Son comportement alimentaire a été déterminé grâce à des tests
olfactomètriques ; les résultats montrent que L. decipiens est très attiré par des extraits de
feuilles fraîches d’Eucalyptus réalisés avec de l’hexane ou du dichlorométhane.
L’observation du comportement sexuel de cette espèce révèle que c’est le mâle qui localise la
femelle avant de s’accoupler. Une étude physicochimique des hydrocarbures cuticulaires,
composés ayant un rôle phéromonal, montre l’existence de 22 composés à plus de 36 atomes
de carbones.
Au cours de la troisième partie de ce travail, nous nous avons étudié l’impact
toxicologique de deux biopesticides (spinosad et Bacillus thuringiensis) sur B. germanica qui
représente plus de 90% des infestations domestiques. Cette étude montre que la synergie de
ces deux molécules augmente le taux de mortalité des blattes. L’ingestion de concentrations
sublétales de ces composés affecte également le déroulement des différentes phases du
comportement sexuel ainsi que l’attractivité sexuelle des femelles. L’analyse
physicochimique des sécrétions phéromonales (hydrocarbures cuticulaires) indique une
modification quantitative de certains composés hydrocarbonés. Grâce à des tests de choix,
nous avons pu montrer que ces modifications avaient un fort impact sur l’attractivité des
mâles par les femelles.