ÉTUDE ÉCOLOGIQUE DE L’ESTUAIRE DU MAFRAG : DĐSTRĐBUTION DES MASSES D’EAUX, DES MATĐÈRES NUTRĐTĐVES MĐNÉRALES ET ORGANĐQUES (NORD EST D’ALGÉRĐE)
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Date
2010
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L’hydrosystème du Mafrag est un estuaire temporaire de plaine côtière qui recèle
des zones humides singulières en Méditerranée par le régime hydrologique et par
la diversité d’entités hydrologiques (rivières, estuaires, marécages). La
distribution des masses d’eaux et des nutriments a été suivie deux fois par mois
en 2005 & en 2006 dans quatre stations de l’estuaire aval, alors que la
distribution spatiale a fait l’objet de quatre campagnes saisonnières en 2006. Sur
le plan hydrologique, on considère que la Mafrag est estuaire atypique, évoluant
en phase rivière en hiver et au début du printemps, passant à la phase estuaire
au printemps et au début de l’été et le cycle hydrologique se termine par une
phase lagune. En phase rivière, le fort débit des rivières recule l’eau salée
jusqu’à la mer et l’intrusion marine est y donc limitée au maximum à l’aval. En
phase estuaire, le régime de marée semi-diurne crée un système hydrologique à
deux couches très stratifiées dont la couche salée en profondeur représente près
de 80% de la colonne d’eau. La phase lagune, caractérisée par la salinisation et
le bon mélange des eaux, est modulée par l’importance des apports continentaux
pouvant réduire sa durée à seulement quelques jours (en 2005) et à plusieurs
mois en 2006. D’un point de vue chimique, la teneur des nitrates dans les eaux
de surface est toujours 2 à 3 plus élevée que celle des eaux du fond, ce qui
souligne l’origine continental de cet ion. Dans les stations aval, les teneurs en
nutriments minéraux sont comparables et sont de l’ordre de 11-16 µM pour les
nitrates NO3
-
, 10-13 µM pour l’ammonium NH4
+
et 2-4 µM pour les phosphates
PO4
3-.et 50 µM pour les silicates Si(OH)4. L’estuaire est remarquablement riche
en azote organique dissous NOD (0,25 mg.l-1), indiquant l’existence d’une forte
activité biologique. Cette activité et également exprimée par l’abondance du
carbone organique COP (3 mg.l-1 C) et de la biomasse phytoplanctonique (8,82
mg.m-3). La côte adjacente est donc plutôt soumise à un enrichissement
organique que minéral. Enfin, même si l’estuaire reste encore propre, son régime
hydrologique devrait être contrôlé de l’usage non coordonné du capital en eau.