Biologie halieutique et exploitation de deux clupéidés, la sardine Sardina pilchardus (Walbaum, 1792) et la sardinelle Sardinella aurita (Valenciennes, 1847) des côtes Est algériennes
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2018
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La biologie et la dynamique de la sardine, Sardina pilchardus (Walbaum, 1792) et de
la sardinelle, Sardinella aurita (Valenciennes, 1847) du littoral Est algérien, ont été étudiées
afin de pallier les manques de données concernant l’exploitation de leurs pêcheries.
Durant la période allant de novembre 2012 à octobre 2013, nous avons analysé un
total de 1146 sardines et 1033 sardinelles. Cinq aspects ont été abordés: morphométrie, âge croissance, reproduction, mortalité et état d’exploitation des stocks.
La morphologie a été caractérisée chez les 2 espèces, à travers l’analyse de 15 critères
métriques et 4 méristiques, une corrélation très hautement significative a été retrouvée pour
l’ensemble des paramètres métriques par rapport aux longueurs totales ou céphalique. Chez
les populations totales de sardine, la croissance des différentes parties du corps est
isométrique à 50%, alors que chez la sardinelle l’allométrie croissance est de type majorante
et représente 57%. Les résultats des paramètres méristiques montrent que le nombre de
vertèbres est le seul critère valable pour structurer les stocks.
Les âges obtenus par otolithométrie sont validés par la méthode de Bhattacharya
(1967) grâce au FISAT II (Gayanilo et al., 2005), ces 2 techniques estiment des durées de vie
respectives de 6 et 5 ans aussi bien chez la sardine que chez la sardinelle. Les 3 paramètres de
croissance de von Bertalanffy, obtenus par New VONBIT (Stamatopoulos, 2005) et retenus
pour évaluer l’état des stocks, montrent que les 2 espèces croissent rapidement, en effet chez
la population totale de sardines L∞ = 21.58 cm avec K = 0.39 et t0 = -0.086 et chez la
sardinelle L∞ = 26.68 cm avec K = 0.41 et t0 = -0.085. Chez les 2 clupéidés le poids augmente
plus vite que le cube de leurs longueurs totales avec b > 3.
La reproduction a été abordée à partir du calcul du sex-ratio, par l’examen
macroscopique des gonades, par la L50, le R.G.S et l’indice de Fulton K. Le sex-ratio est à
l'avantage des femelles avec respectivement 1.46 chez S. pilchardus et 1.11 chez S. aurita.
Les 2 espèces, tous sexes confondus, se caractérisent par 5 stades de maturités sexuelles. Les
tailles de 1ère maturité sexuelle (L50) sont acquises au cours de la 1ère année de vie à partir de
11.80 cm chez les sardines et 13.70 cm chez les sardinelles. La période de reproduction
calculée à partir du R.G.S et de l’indice de Fulton se situe entre novembre et avril pour la
sardine et entre juin et septembre pour la sardinelle.
Les coefficients de mortalité par pêche (F) sont de 1.54 an-1 chez la sardine et 1.47 an-1
chez la sardinelle alors que ceux de la mortalité naturelle (M) sont respectivement de 0.41 an-1
et de 0.40 an-1
avec des taux d’exploitation (E) > 0.5 pour les 2 espèces.
La taille de 1ère capture, indicateur quantitatif simplifié du diagramme d'exploitation, a
été estimée à 8.71 cm chez S. pilchardus, soit un âge de 0.74 an et à 9.23 cm chez S. aurita,
soit un âge de 0.67 an.
L’analyse de la population virtuelle (VPA) par le logiciel VIT (Lleonart et Salat, 2000)
montre l’existence d’un état de surexploitation aussi bien chez la sardine que chez la
sardinelle.
Pour limiter les risques d’effondrement des stocks, nous préconisons d’ajuster les
productions des 2 clupéidés aux rendements par recrus Y0.1/R correspondant à l’effort de
pêche F0.1, considéré comme valeur cible. Actuellement, les captures annuelles de sardine qui
sont de l’ordre de 4865.31 tonnes devraient éminemment baisser de 7.68% pour atteindre un
total admissible de captures (TAC) de 4491.56 tonnes. Quant aux captures actuelles de
sardinelle estimées à 1942.84 tonnes, devraient diminuer de 6.96 % pour atteindre un TAC de
1807.61 tonnes.