Impact de la pollution par les pesticides sur la qualité des terres agricoles
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Date
2016
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Abstract
L'objectif de cette thèse est l'estimation de l'impact de l'emploi répété de trois doses (dose au
champ, 1/5ème de la dose au champ et 10 fois la dose au champ) de trois pesticides
(hymexazole, prométryne, deltaméthrine) sur la fertilité du sol. La qualité du sol a été évaluée
grâce à trois approches méthodologiques, chimiques, biologiques et biochimiques. Nous
avons choisi des indicateurs et des bioindicateurs simples et composites (éléments nutritifs
majeurs et secondaires, matière organique, rapport C/N, biomasse microbienne, quotient
respiratoire, enzymes de fertilité). L'approche biochimique a été étendue à la qualité de la
plante (Triticum durum) afin de vérifier l'effet du sol traité sur la croissance au travers de
quelques biomarqueurs biochimiques (pigments chlorophylliens, protéines solubles totales,
glucides solubles, proline).
Les analyses du sol révèlent une augmentation des taux de la plupart des paramètres physico chimiques du sol au cours de la 3ème année sauf pour l'azote où la situation est inversée.
D'une manière générale, Il n’y a pas de corrélation positive entre l'augmentation des doses pesticides et les valeurs des éléments quantifiés. Les cinétiques montrent d'importantes
fluctuations et notamment pour l'insecticide. Il y a une bonne concordance entre la biomasse
microbienne totale, le quotient respiratoire et le rapport C/N avec une augmentation au cours
de la 1ère année et une baisse à la fin de la 3ème année. L'activité déshydrogénasique est
inhibée par la présence des pesticides à toutes les doses des trois pesticides testés tandis que
les phosphatase acide et alcaline sont au contraire stimulées et parfaitement corrélées avec les
autres bioindicateurs du sol.
Concernant la plante de Triticum durum, il y a une grande variabilité dans les valeurs de tous
les biomarqueurs dosés. Les teneurs en pigments chlorophylliens augmentent pendant la 3ème
année pour toutes les doses de chacun des trois pesticides avec des différences juste
significatives entre les années d'une part, et entre les différentes doses et les témoins de la
même année d'autre part. Pour ce qui est des glucides et des protéines solubles, Il y a une
grande hétérogénéité dans les résultats. Globalement, les teneurs diminuent légèrement au
cours de la 3ème année avec quelquefois des différences très hautement significatives pour les
glucides et hautement significatives pour les protéines des plantes ayant végété dans les sols
traités par l'insecticide et l'herbicide. A l'égard de la proline, on dénote une diminution nette
lors de la 3ème année avec des différences très hautement significatives et en particulier pour
l'herbicide.
À partir de tous les résultats obtenus, il ressort qu'il y a un impact négatif très modeste aussi
bien sur le sol que sur le blé. Ce maintien de la fertilité serait probablement dû aux pouvoirs
de détoxification de la plante et de la biomasse microbienne du sol qui agissent en synergie
dans l'élimination des substances toxiques