Effets du Spinosad sur différents aspects physiologiques d’un ravageur à intérêt agronomique Tuta absoluta (Lepidoptera : Gelechiidae) : Toxicité, biomarqueurs enzymatiques, métabolisme et reproduction.
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Date
2016
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Abstract
Le Spinosad, a été utilisé, in vivo, par application topique, sur des larves du dernier stade
de Tuta absoluta Meyrick, 1917 et évalué au cours de deux générations successives (G0 et
G1) dans le but de mettre en évidence des effets différés éventuels de la molécule. Dans un
premier temps, des tests de toxicité ont été effectués afin de préciser les doses d’inhibition
(DI), dont la DI50 qui a été retenue pour l’évaluation des effets du Spinosad sur les
biomarqueurs de toxicité (GSTs, CAT et AChE), les principaux métabolites (glucides,
protéines et lipides) et les marqueurs de reprotoxicité (vitellogénines et vitellines).
Le Spinosad, chez T. absoluta, induit une inhibition de la mue nymphale avec une
relation dose-réponse; les DI, déterminées grâce à la régression non linéaire, sont de 243,50
ng pour la DI50 et 3881 pour la DI90. Le Spinosad, testé à la DI50, induit un mécanisme de
détoxication qui est observé dès 48 heures après traitement; l’augmentation des GSTs, chez
les séries traitées comparativement aux témoins, est retrouvée à tous les stades de
développement de la G0 mais aussi de la G1. Il faut noter que l’induction de l’enzyme de
détoxication est plus importante à la G0 comparativement à la G1. Le profil des GSTs montre
une parfaite corrélation avec celui de la CAT confirmant ainsi l’induction d’un stress
oxydatif. En effet, une augmentation de l’activité spécifique de la CAT est notée au cours des
deux générations successives; cependant, les adultes de la G1 retrouvent une norme
physiologique. Par ailleurs, le Spinosad entraîne une diminution significative de l'activité
spécifique de l’AChE aux différents stades de la génération parent mais aussi ceux de la
génération suivante ; l’effet observé, plus drastique à la G1 suggère une action indirecte du
Spinosad sur ce site non cible. Le Spinosad entraîne, chez T. absoluta, une baisse dans les
contenus en glucides et protéines au cours des deux générations successives mais le contenu
en lipides demeure stable. L'effet du Spinosad sur les métabolites est plus drastique à la G0
par rapport à la G1. Le Spinosad perturbe, également, la vitellogenèse chez les femelles de T.
absoluta chez la G0 et la G1; en outre, la diminution qui est notée dans les contenus en
vitellogénines et vitellines ovariennes est plus importante à la G0.
Ainsi, pour tous les paramètres considérés, le Spinosad présente des effets différés qui
démontrent la rémanence de ce pesticide. Le retour à des valeurs de base, observé pour
certains paramètres chez les adultes de la G1, pourrait être relié à l’important processus de
détoxication qui est induit