Evaluation des effets du Spinosad chez un modèle fondamental de recherche Drosophila melanogaster (Diptera: Drosophilidae): Toxicité, biomarqueurs enzymatiques, métabolisme et reproduction.
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Date
2016
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Abstract
Le Spinosad, pesticide naturel, a été utilisé par application topique, sur les larves de
dernier stade de Drosophila melanogaster puis évalué à différents stades au cours de deux
générations successives (G0 et G1) afin de mettre en évidence les effets différés éventuels de
la molécule.
Dans un premier temps, des tests de toxicité ont été effectués afin de préciser les doses
d’inhibition (DI), dont la DI50 qui a été retenue pour évaluer les effets du Spinosad sur les
principaux métabolites (glucides, protéines et lipides) et sur les marqueurs de toxicité (GSTs,
CAT, AChE) et de reprotoxicité (vitellogénines). Le Spinosad, chez D.melanogaster, entraîne
une inhibition de la mue nymphale avec une relation dose-réponse; les DI déterminées grâce à
une régression non linéaire, sont de 288.50 et 2963 ng pour les DI50 et DI90 respectivement. Le
Spinosad, testé à la DI50, induit un mécanisme de détoxication qui est observé chez les deux
générations; en effet, l’augmentation des GSTs, chez les séries traitées, par rapport aux séries
témoins, est retrouvée à tous les stades de développement de la G0 et de la G1. Il faut noter,
cependant, que l’induction de l’enzyme est plus importante à la G1. Le profil des GSTs
montre une parfaite corrélation avec celui de la CAT confirmant ainsi l’induction d’un stress
oxydatif. La hausse de l’activité spécifique de la CAT est notée au cours des deux générations
successives. Par ailleurs, le Spinosad entraîne une diminution significative de l'activité
spécifique de l’AChE aux différents stades de la génération parent mais aussi ceux de la
génération suivante. Le Spinosad entraîne, chez D.melanogaster une baisse dans les contenus
en protéines et glucides au cours des deux générations successives mais le contenu en lipides
demeure stable chez les adultes de la G0 et de la G1.
Le spinosad induit aussi une inhibition de la vitellogenèse pour les deux générations
successives; en effet, une baisse dans le contenu en vitellogénines est observée dans le corps
gras et les ovaires.
La comparaison entre les deux générations semble montrer un retour vers des valeurs de base
pour la CAT, les métabolites et les vitéllogénines; ceci pourrait être lié à l’important
processus de détoxication qui est induit en G1. L’effet observé sur l’AChE, plus drastique à la
G1, suggère un effet indirect du Spinosad sur ce site non cible.
Ainsi, les résultats obtenus démontrent des effets différés du Spinosad et mettent donc
en évidence la rémanence de ce pesticide.