Bioremédiation des sols pollués (Nickel, Cuivre, Cadmium) par deux souches fongiques : Fusarium oxysporum et Aspergillus niger
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Date
2021
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Abstract
Parmi les principaux polluants générés par les activités agricoles et industrielles,
les éléments traces métalliques posent des problèmes particulièrement préoccupants.
En effet, ces éléments, par leur nature non biodégradable, présentent une forte
écotoxicité et pourraient être impliqués dans de nombreuses pathologies. Il est donc
aujourd’hui indispensable non seulement de mieux connaître les effets de ces polluants
sur les organismes vivants, mais aussi de mettre en œuvre des solutions durables telles
que la bio-remédiation. L’objectif de notre recherche consiste d’une part à évaluer la
toxicité de certains éléments traces métalliques sur la croissance et le développement
des champignons et d’autre part à étudier l’impact d’une pollution métallique sur une
plante maraichère (Cicer arietinum) ainsi que sur l’efficience de l’apport d’inoculum
fongique dans la croissance et la protection des plantes contre la phytotoxicité des
ETM.
Les données obtenues dans la première partie de cette étude révèlent que le sol de
la parcelle étudiée est alcalin et assez riche en matière organique notamment en
éléments minéraux. Quant ’au dosage des ETM dans le sol, nous avons noté que la
quantité la plus abondante de métaux est représentée par le nickel, suivie par celle du
cadmium et enfin le cuivre avec des valeurs supérieures à la norme. Aussi, la
caractérisation morphologique de la mycothèque obtenue a mis en évidence une
variabilité importante des champignons au niveau de cette zone où huit souches ont été
identifiées avec une dominance de l’Aspergillus niger et de Fusarium oxysporum.
Parallèlement, l’effet des ETM sur les souches testées a révélé une augmentation dose dépendantes du pourcentage d’inhibition et une diminution du nombre de filaments en
fonction des doses, également nous avons pu déterminer les CMI pour les trois métaux,
ainsi que les concentrations minimales fongicide (CMF) et la concentration
fongistatique (CFS) afin de déterminer le degré de résistance des souches testées.
La seconde partie de ce travail illustre un effet stressant du cuivre, nickel et
cadmium sur la plante de pois chiche qui se traduit par une augmentation de la teneur
en protéines, une diminution des taux des lipides, une augmentation du taux de MDA,
une diminution du taux de GSH et l’induction de certaines activités enzymatiques
(CAT, APX et GPX) intervenant dans le système de défense antioxydant. En revanche,
et lors de l’inoculation des souches fongiques, l’ensemble des paramètres mesurés sont
inférieurs à ceux obtenus en leur absence prouvant leur rôle dans la chélation des ETM
et la protection de la plante en minimisant l’intensité du stress oxydatif. Le dosage des
ETM au niveau des racines et des feuilles montrent une diminution importante lors de
l’inoculation des souches dans le sol après un mois et deux mois de traitement.
L’ensemble des résultats montrent que l’Aspergillus niger a une capacité plus
importante à accumuler les métaux que le Fusarium oxysporum et ce après 1 et 2 mois
d’exposition et par conséquent l’utilisation de ces souches reste une approche
prometteuse pour la bioremédiation des sols pollués et pour la protection des plantes
contre le stress métallique.